Le phénomène des « haters », internautes anonymes qui répandent haine et colère sur le web est bien connu. Cachés derrière leurs écrans, ils insultent, menacent et harcèlent leurs victimes. Epargné jusqu’à présent, le monde des radioamateurs a connu une affaire similaire à la fin de l’année dernière. Grâce à la collaboration de l’ANFR et de la Gendarmerie, un radioamateur insultant et menaçant a été mis hors d’état de nuire. Retour sur cette histoire rocambolesque.
Les débuts de l’enquête
Ce fait divers à débuter par la mobilisation de la communauté des radioamateurs qui a alerté l’ANFR sur les agissements d’un radioamateur anonyme. Celui-ci profitait de ses échanges radios pour insulter et menacer de mort d’autres passionnés. Signalé à L’ANFR via des emails et des courriers, son comportement était également dénoncé sur des forums spécialisés et twitter. Face à ces plaintes l’ANFR a décidé d’agir pour stopper l’individu.
Une enquête efficace
L’enquête s’est déroulée en plusieurs étapes. Dans un premier temps, l’ANFR devait confondre l’individu en apportant la preuve que la nature de ses propos étaient bien ceux rapportés par la communauté des radioamateurs. Pour ce faire, L’Agence nationale des fréquences l’a mis sous surveillance depuis le Centre de Contrôle International (CCI) situé près de Rambouillet. Ce champ antennaire, composé de 6 antennes losanges directives à fort gain, utilisé pour le contrôle des bandes HF vers tous les continents a permis de démontrer ses agissements.
Par la suite, l’ANFR à facilement retrouver l’adresse du « hater des ondes » grâce à son fichier des radioamateurs. Facteur aggravant, le contrevenant n’avait pas déclaré son installation radioélectrique auprès des autorités, ce qui constitue également un délit. Avec ces éléments à charge, l’ANFR a fait appel à la brigade de Gendarmerie locale pour effectuer une perquisition.
Le dénouement
Lors de l’opération les agents de l’ANFR ont analysé les équipements radio sur place et ont procédé à des mesures de contrôle. Après avoir identifié le matériel incriminé, celui-ci a été mis sous scellé et le radioamateur confondu a été mis en garde à vue puis présenté le lendemain au Procureur de la République. Il risque jusqu’à 6 mois de prison et 30 000 euros d’amende pour non déclaration d’installation radioélectrique (cf : Code des postes et des communications électroniques). Ces propos seront également jugés en vertu du respect des droits de la personne.
Cette histoire qui pourrait faire l’objet d’un récit d’espionnage dissuadera-t-elle d’autres « haters des ondes » afin que la communauté des radioamateurs retrouve sa sérénité ?